•  

    Shiatsu et psychomotricité : une nouvelle voie thérapeutique

     

    Dans mon cabinet libéral, je reçois des enfants et adolescents qui consultent pour des troubles psychomoteurs tels que : l’hyperactivité, l’inhibition, le retard psychomoteur, la dysgraphie, la dyspraxie, les difficultés de concentration, les troubles du comportement, autistiques ou somatiques divers. Dans la plupart des cas, le bilan psychomoteur met en évidence des difficultés de régulation tonico-émotionnelle, un schéma corporel mal construit, un axe corporel peu intégré et une image du corps négative. C’est principalement sur ces éléments que le shiatsu va agir et avoir des effets sur les autres troubles.

    Le shiatsu, thérapie manuelle, est un art ancestral japonais basé au niveau théorique sur la médecine traditionnelle chinoise. La technique que j’utilise est issue de Shizuto Masunaga. Elle consiste à exercer un enchaînement de pressions et d’étirements avec les pouces et les mains, sur les méridiens du patient, celui-ci restant habillé et dans différentes positions possibles : allongé sur le dos, sur le ventre, sur le côté ou assis.

    Les méridiens ciblés ainsi que la position du patient sont choisis en fonction de la problématique psychocorporelle de l’enfant. Par exemple, quand un enfant est énurétique, je me concentre sur les méridiens Rein et Vessie ; quand il présente une agitation motrice, sur le méridien Maitre cœur.

    Au cours des séances de psychomotricité, ce temps de pratique du shiatsu permet à l’enfant d’intégrer des sensations corporelles nouvelles. Il prend conscience de son tonus, il sent ses muscles, ses os, ses articulations. Outre une détente, le shiatsu permet un rassemblement du corps, et renforce le schéma corporel. Il active un remodelage des sensations et de l’énergie, favorise les représentations corporelles.

    Le shiatsu par son effet contenant, va donner une limite corporelle éprouvée : les enfants hyperactifs vont ressentir leur corps rassemblé et leur agitation diminuer. Aussi le fait que les enchaînements de pressions, appelés « katas », soient structurés rassure les enfants et les adolescents. Ils apprécient beaucoup ce toucher shiatsu, notamment sur le crâne, les bras et les percussions au niveau du dos.

    Le shiatsu est aussi très bénéfique avec les enfants présentant des troubles autistiques pour réunifier leur enveloppe corporelle ainsi qu’avec les enfants présentant une précocité pour investir leur corps (car leur QI Verbal est beaucoup plus élevé que leur QI de performance), et améliorer leur façon d’être en relation avec les autres. C’est aussi une médiation adaptée pour les troubles alimentaires comme l’anorexie ou la boulimie, les dépressions, les troubles du sommeil.

    A travers le toucher thérapeutique shiatsu, une relation tonique et énergétique se crée. L’enfant est alors présent, dans son individualité, réceptif aux sensations dans la relation qui s’instaure. Il va pouvoir ensuite exprimer ce qu’il a ressenti, verbalement ou par le biais de dessins.

    C’est en accompagnant les enfants, les adolescents à la découverte de leur corps et en leur donnant des outils pour mieux le percevoir, le réguler, au niveau tonique et émotionnel (avec également des exercices corporels d’expressivité, de Qi Gong, de respiration…) qu’ils retrouvent un développement psychoaffectif et psychomoteur harmonieux. Au fur et à mesure des séances, ils trouvent ou retrouvent un centrage, une base et une verticalité. Ils prennent confiance en eux et sont plus épanouis.

    Le shiatsu est une médiation très riche dans ma pratique psychomotrice et ouvre une voie nouvelle dans la façon d’accompagner les patients.

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique