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    Publication dans la revue spécialisée Evolutions Psychomotrices
    Décembre 2008 - Volume 20 - N°82, disponible depuis avril 2010

    Un toucher thérapeutique en psychosomatique : le shiatsu

    Résumé

    "Cet article est un exposé théorique qui traite d'une technique de thérapie manuelle, le shiatsu. Basé sur le toucher thérapeutique et la médecine traditionnelle chinoise, le shiatsu a un effet contenant et redonne au patient une image de lui même plus positive. Il lui permet d'avoir une prise de conscience différente de ses sensations corporelles. le praticien en shiatsu prend en compte le patient dans sa globalité, le corps et l'esprit ainsi que les émotions sont reliées".

    Extraits

    "Mlle K est une jeune femme de 35 ans, juriste, qui me consulte car elle se sent stressée et très fatiguée. Elle présente des troubles du sommeil, troubles digestifs (constipation). Elle se plaint de douleurs cervicales, de migraines très fréquentes. Elle supporte beaucoup de pression à son travail et sa vie affective ne l’épanouit pas. Elle est prise de crises de panique et elle a une tendance hypochondriaque. Elle ne supporte plus les autres autour d’elle et devient très agressive. Elle a été suivie à deux reprises en psychothérapie pour dépression ; dans son histoire sa mère est décédée quand elle avait 12 ans.

    Elle m’exprime clairement « j’ai besoin qu’on me fasse du bien » et apprécie de s’allongée et de « ne rien faire » ; elle recherche un toucher sécurisant, contenant et se détend peu à peu, la confiance s’instaurant au fur et à mesure des séances. Les migraines se sont estompées ainsi que les douleurs cervicales ; la digestion et l’élimination se font mieux. L’énergie qui était bloquée dans le haut du corps circule davantage. Le shiatsu a permis en quelque sorte de restaurer une enveloppe corporelle sécurisante et unifiante. Mlle K a plus facilement accès à son ressenti corporel et n’est plus uniquement dans la pensée. Elle se jugeait sans arrêt, très négative avec elle-même et se culpabilisait. Peu à peu son regard sur elle-même a changé ; elle apprend à gérer son stress et est plus douce avec elle même. Sa relation aux autres est différente, elle s’ouvre à nouveau au monde extérieur et a davantage d’énergie pour initier de nouveaux projets".

    "Comme la relaxation, le toucher thérapeutique sous forme de shiatsu donne un regard intérieur sur son corps. Par le biais du vécu corporel, les sensations verbalisées par le patient ou le praticien permettent l'intégration d'un vécu coesthésique satisfaisant. Le patient peut ainsi créer ses propres représentations. Le corps est vécu dans une sensation d'unité par les pressions enveloppantes sur les différentes parties du corps ayant valeur de restauration narcissique."

    "C'est une technique très utile pour le psychomotricien qui requiert écoute, présence, centrage et empathie. Le shiatsu offre au patient la possibilité de développer ses perceptions, sa représentation corporelle et d'accroître sa capacité d'expression. Il va lui mettre de remettre en mouvement et de faire circuler son énergie, de se réapproprier son corps, se se sentir plus à l'aise dans l'espace qui l'entoure et dans sa relation aux autres".

    Si vous êtes intéréssés par l'article dans son intégralité, contactez par mail.


    Contribution à la présentation de la prise en charge en psychomotricité des enfants autistes auprès de l'associations "Les premières classes"

    L’expérience professionnelle d’une psychomotricienne avec des enfants autistes

    « L’enfant est un être en construction ; son organisation psychique est cours d’élaboration. La psychomotricité est née du constat que la construction psychique s’étaye sur le corporel. D’où l’approche thérapeutique par la médiation corporelle.

    La psychomotricité s’adresse eux enfants qui se trouvent en difficulté dans leur corps pour communiquer, s’exprimer, et pour agir sur le monde extérieur :

    - point de vue corporel ou somatognosique : maladresses, incoordination motrice, crispations ; schéma corporel/latéralité mal intégrés, voire image de soi négative…

    - point de vue relationnel : difficultés de communication et de contact, inhibition, instabilité, agressivité, difficultés de concentration…

    - point de vue environnemental : difficultés à manier les objets, à se situer dans le temps et l’espace…

    Nous pourrions dire que, pour les enfants autistes, la problématique corporelle de base n’est pas dépassée. Ils ont des troubles majeurs de l’image du corps, d’habiter leur corps et des troubles de la relation. L’enfant autiste ne semble pas avoir une perception globale de son corps ; il se sent très morcelé. Il va avoir des jeux moteurs stéréotypés. La méconnaissance du corps propre est telle qu’il apparaît des confusions dans son utilisation. Par exemple, si l’enfant veut saisir un objet, il peut se servir autant de la main de l’adulte que de sa propre main sans distinguer à qui appartient les différents segments.

    Avec ces petits patients, le travail va se situer au niveau de l’enveloppe corporelle, faisant appel aux premiers échanges de l’enfant (portage, bercement, réassurance, jeux de corps à corps, enveloppements) associés au regard. L’objectif va être de créer ou consolider cette enveloppe corporelle pour éveiller une conscience du corps rassemblé, contenant, les notions de dedans et de dehors, les limites corporelles.

    Les objectifs de la prise en charge en psychomotricité vont être de renforcer la conscience du corps notamment l’axe vertébral ainsi que les appuis au sol. Pour cela des jeux toniques de « tirer-pousser » pour prendre conscience des muscles en mouvement sont proposés ainsi que des massages avec des balles sensorielles, percussions dans le dos pour sentir la structure osseuse.

    Le psychomotricien accompagne l’enfant autiste dans la découverte de son « moi corporel », l’aide à vivre une motricité plus liée et qui prend un sens. C’est bien qu’un enfant saute à pieds joints mais s’il a conscience de son corps en mouvement et à plaisir dans l’interaction à sauter c’est mieux !

    Il me semble que la spécificité du psychomotricien est de donner la possibilité aux enfants d’éprouver leur corps dans sa totalité, leur appartenant, comme source de plaisir, pour une connaissance de soi et de l’environnement, avec ses composantes toniques, émotionnelles, corporelles et intellectuelles en mettant en jeu leur faculté d’être et d’agir par le corps en relation dans le mouvement ».

    Juliette Champetier de Ribes, Psychomotricienne DE en libéral.

    L'article sur le site "Les premières classes" : ici